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La fin de leur(s) Monde(s)

Base sous marine de Bordeaux, Mois de la photographie
impression numérique sur bâche
7m x 9m
2025

 
Avec "La fin de leur monde²" , Thibault Messac poursuit et approfondit une réflexion engagée dès 2012 avec "La fin de leur monde" , inspirée du morceau éponyme du groupe IAM. À travers cette œuvre, l’artiste interroge la fragilité de nos sociétés et la transformation irréversible de notre environnement urbain.
Réalisée en 2020, cette nouvelle version observe et critique l’évolution récente de la métropole bordelaise. Elle reprend un symbole fort de la ville : le logo aux trois croissants de lune représentant la Garonne. Ici, chacun de ces croissants devient un fragment urbainsymbolisent l’essor brutal de l'urbanisme contemporain.:
-Le croissant central figure la ville historique et l’architecture du XXᵉ siècle
-Le croissant de gauche est formé des batiments du quartier de Bacalan
-Le croissant de droite illustre les édifices du quartier d' Euratlantique
La composition donne ainsi à voir une ville en mutation, où l’ancien est peu à peu englouti par le neuf, dans un mouvement irrésistible. Cette dynamique d’envahissement, à l’échelle locale, est aussi l’écho d'une situation mondiale contemporaine : un basculement accéléré, un effritement des repères traditionnels.

Thibault Messac utilise des centaines de photographies prises à Bordeaux pour construire une ville hybride, organique, presque monstrueuse. Sous ses manipulations numériques minutieuses, les bâtiments se contorsionnent, les rails de tramway et les gaines d’aération dessinent des chemins labyrinthiques. La ville devient un corps vivant, protéiforme, à la fois fascinant et inquiétant. Comme l’a observé Thomas Brunel de Montméjan , Thibault Messac parvient à représenter la ville dans sa totalité complexe : en ramenant ses dimensions massives à une échelle perceptible, il expose aussi sa nature profonde, celle d'une jungle de béton sans horizon. Le spectateur est guidé de détails reconnaissables en déformations étranges, dérivant dans un labyrinthe visuel qui oscille entre familiarité et étrangeté.<
"La fin de leur monde²" est également marquée par une tension plus vaste, portée par l’analyse de Nadia Russell Kissoon : l’œuvre devient une zone critique, un seuil instable entre un monde clos sur lui-même et le désir effréné d’évasion, comme une exoplanète en dérive. Ici, le territoire de vie devient vaisseau, mi-animal, mi-machine, prêt à quitter une Terre devenue inhabitable. Le temps y est suspendu, sans commencement ni fin, comme dans un ruban de Möbius où dedans et dehors se confondent.
Au-delà de son apparente dimension urbaine, "La fin de leur monde²" est donc une expérience immersive et dystopique renforcer par la verion animée de l'oeuvre: elle évoque l’autophagie programmée de nos sociétés modernes, une projection vers un avenir sans issue, un devenir englouti.

 
 

La Fin de leur Monde²

Animation, 2022/2024,3.50min, version portrait